Revenu d’entre les morts, il doit convaincre qu’il est vivant et pas la proie de la folie.
Mais Nicky n’était pas mort et il semblait que lui et moi étions les seuls à le savoir
Un homme, officiellement mort et enfermé dans un hôpital psychiatrique, prétend être Nicholas Slopen, érudit spécialiste du fameux poète anglais Samuel JOHNSON. C’est le récit de ce qui a précédé cet enfermement et de ce qui l’a suivi que nous délivre ce roman qui m’a happée et intriguée dès le départ (et jusqu’au bout) avec des indices distillés tout au long permettant d’essayer de résoudre ce mystère. Il nous entraîne jusqu’en Europe de l’Est dans le sillage de sombres scientifiques ayant en projet l’amélioration de l’être humain.
On est du côté de Frankenstein Le personnage de Jack proche de la créature du docteur. Voir et réserver : Frankenstein : the modern Prometeus
Il est question de la permanence des choses, de l’individualité, de l’essence de la vie.
Est- ce qu’on peut faire mentir son corps ? Apparemment, c’est beaucoup plus difficile et c’est cette image que les autres gardent de chacun.
A l’inverse, c’est ce mélange d’éléments très concrets, enregistrés par nos corps et encapsulés dans les mots qui constitue notre individualité, et ce que nous gardons en mémoire.
Et quand il m’a appelée par mon nom, sa bouche l’a formé comme elle l’avait toujours fait
La permanence du souvenir du lien physique avec ses enfants ou sa femme illustre ce constat. D’ailleurs, Nicky, à plusieurs reprises éprouve ce manque quand il pense aux siens qu’il ne voit plus.
L’inconnu qui est en moi est une créature pareille à toutes les autres : obsédée par les limites de son existence, hantée par le spectacle de son passage à travers le temps et la détérioration de ses relations avec les autres, l’indicible tristesse de la finitude de la vie sur une belle planète »
Et pourtant, ce sont les mots qui sont à la base de la technologie employée par l’entreprise scientifique. Ce sont eux qui servent à l’encodage d’un cerveau passant d’un individu à l’autre.
Et ce livre est – au lieu de mon corps
Et le livre est -au lieu de mon âme Grégoire de Narek, Le livre des lamentations
Comme dans les romans de Philip K DICK, on assiste à l’envahissement du monde d’un individu par un autre. La parano entretenue tout au long du livre nous fait douter de la santé mentale de Nicky.
Réserver Minority report , Dans le jardin et autres réalités déviantes.
Toutes nos certitudes tremblotent et pourtant :
C’est là le paradoxe. A lors que je ne suis plus moi – même, je ne me suis jamais autant senti moi même. Aussi grandiloquent que cela puisse être, je me sens plus proche qu’à aucun moment de ma vie de percevoir la vérité de l’univers- la pénombre de sentiment sacré qui sonne le vrai.Sans quoi nous ne sommes que de la chair et des os qui filent dans l’espace.
C’est donc un livre à la frontière du fantastique et qui m’a laissé un parfum de demeure anglaise néo gothique 19è siècle.
Réserver Corps variables
Autre titre de Marcel THEROUX à réserver dans notre catalogue Au nord du monde